Calais : des associations craignent des tensions dans les prochains jours

25 Oct 2016 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

La première journée du démantèlement de la «jungle» de Calais s’est déroulée dans le calme. Mais dans les jours à venir, il faudra déloger les derniers récalcitrants.

«Tout se passe pour l’instant dans une atmosphère très calme, presque étrange», estimait Didier Degremont en milieu de matinée, lundi, au premier jour de l’évacuation de la jungle de Calais. Mais ce volontaire du Secours catholique restait prudent pour la suite. «Il faut bien prendre conscience que ceux qui viennent aujourd’hui sont ceux qui veulent être mis à l’abri.» Dans les prochains jours, se posera la question des hommes qui ne veulent pas quitter la «jungle». Difficile d’évaluer combien ils seront. Plusieurs ONG, dont l’Auberge des migrants, estiment leur nombre à 2000 parmi les 6300 à 8500 migrants du bidonville. Mais ce chiffre est fermement contesté par le ministère de l’Intérieur. «Il est totalement infondé», dit Pierre-Henry Brandet, porte-parole de la place Beauvau. «Personne ne peut dire à l’heure actuelle combien de migrants refuseront de partir en région. Mais nous allons poursuivre les maraudes pour informer, dialoguer et rassurer les récalcitrants.»

» Suivez notre live: 2318 migrants ont été évacués de la «jungle» de Calais

«Il faut bien prendre conscience que ceux qui viennent aujourd’hui sont ceux qui veulent être mis à l’abri»
Didier Degremont, volontaire du Secours catholique

our Bruno Noël, du syndicat Alliance, «tout se passe très bien» pour l’instant. «Le démantèlement commencera doucement, d’abord à la main, à partir de mardi. Cela pourra aider quelques indécis à accepter l’idée du départ. Mais en fin de semaine, il faudra déloger les derniers récalcitrants, ce qui pourrait provoquer quelques tensions.» Un bémol également pointé par France Terre d’Asile (FTA), même si son président Pierre Henry le nuance fermement. «Je trouve ça extraordinaire, les 700 journalistes sur place semblent étonnés que cela se passe de manière paisible… Les migrants n’ont qu’une envie vous savez, c’est de quitter ce cloaque. On peut toujours s’attendre à des échauffourées mais pour l’instant, les seules bousculades sont du fait de ceux qui veulent partir plus vite.» 
L’Angleterre, l’eldorado

Le long de la route qui mène au sas de répartition des migrants, un groupe de Soudanais frigorifiés regardent passer les candidats au départ. «Je ne prendrai pas le bus», lâche Mohamed qui dit avoir 17 ans. «Je ne veux pas donner mon empreinte en France. Je retenterai un passage dans trois ou quatre jours et par la grâce de Dieu, je pourrai rejoindre l’Angleterre.» Mais il sait que le démontage de la jungle est imminent. Qu’à cela ne tienne: «Je dormirai là-dessous s’il le faut», dit-il en désignant un buisson. Derrière une grille en marge de la file d’attente, Abel et sa femme observent la scène en retrait. «C’est la queue pour s’enregistrer pour l’Angleterre?», interrogent-ils autour d’eux. Lorsqu’ils comprennent que les bus les emmèneront à travers toute la France, ils repartent vers le campement.

» Lire aussi: Les images marquantes de la journée d’évacuation à Calais

«Je n’ai rien à faire en France»
Hamad, un Soudanais de 17 ans

Les allées de la jungle sont particulièrement calmes en ce début de matinée. Certains sortent de leur torpeur, collés autour d’un feu de cagettes. D’autres font leur toilette. Hamad, un Soudanais de 17 ans, est au courant de l’évacuation en cours. Mais il ne compte pas prendre les bus. «J’ai de la famille en Angleterre, je n’ai rien à faire en France. S’ils détruisent la jungle, je serai peut-être obligé d’aller à Paris.» 

Ali Mohamed passe devant les douches, des sacs de courses dans les mains. Ce jeune Pakistanais passe son tour pour aujourd’hui, découragé par la longueur de la file d’attente avant l’enregistrement. «Je quitterai la jungle demain, en espérant qu’il y ait un peu moins de monde», explique-t-il. Au sommet d’une butte, Hani consulte les informations sur le démantèlement depuis son téléphone portable. «J’irai sûrement prendre un bus demain mais pour être honnête, je ne veux pas rester en France.» Ce Soudanais de 33 ans a bien essayé de passer en Angleterre ; «c’est impossible», tranche-t-il. Mais il n’a pas renoncé à son objectif. Il garde l’espoir de pouvoir former une demande d’asile politique en outre-Manche depuis la France.

lefigaro.fr

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