Le billet de Franck Timmermans: La folie mortelle des grandeurs…

7 Avr 2019 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Toute municipalité, vous le savez, doit présenter un budget communal annuel en équilibre. Par ailleurs, les emprunts communaux sont limités à financer les dépenses d’investissement, pas celles de fonctionnement. C’est notamment en respectant ces règles fondamentales que le budget primitif communal doit être constitué, présenté, voté et transmis aux services de l’État. Mais, si dans l’application de ce budget apparaît ensuite une « distorsion » des chiffres entre les « primitifs » et les « réels », c’est-à-dire pour parler clair un déficit égal ou supérieur à 5 % des recettes de fonctionnement, alors le Receveur municipal en rendra compte et la Chambre régionale des Comptes indiquera à la Municipalité les mesures à prendre sous 30 jours pour rétablir l’équilibre. Si celle-ci n’obtempère pas ou se révèle inopérante, alors le Préfet sera saisi et la procédure de mise sous tutelle de la commune sera lancée. Dès lors, ce sera le Préfet qui sera à la barre pour rétablir l’équilibre, régler les dettes ou impayés et prendre les mesures indispensables. Les cas restent rares surtout dans les villes de banlieues, peuplées depuis quelques décennies de « colons irritables », et l’Exécutif préfère d’abord négocier afin de ménager la paix raciale et sociale dans les cités ! Il faut ménager les autochtones ! Les municipalités de banlieues sont de plus en plus imprégnées des usages nouveaux, des relations avec les bandes, les clans, les cités. Tout ce petit monde multiethnique et souvent multi-corrompu nécessite des précautions, tant par clientélisme que par l’absolue nécessité de ne rien bousculer. Patchwork précaire, chantages permanents, enjeux financiers souterrains etc.Alors, l’État propose désormais aux villes concernées un « contrat » amiable préalable dans lequel les municipalités doivent s’engager à mieux « maîtriser » à l’avenir leurs dépenses en général et à accepter de ne pas dépasser, pour celles dites de Fonctionnement, une progression raisonnable de 1,2 % par an maximum. En Seine Saint-Denis, le marché a fait scandale et certaines villes ont refusé en dénonçant une tutelle déguisée et illégale, un chantage ! De fait, en cas de refus, l’État se réserve alors le droit de diminuer ses dotations dans les proportions requises pour assainir les comptes. Mais si cela ne suffit pas ? Alors, l’État transigera souvent et finira par arroser la ville de subventions pour préserver la paix locale comme ce fut le cas de Clichy-sous-Bois, multirécidiviste des déficits entre 1990 et 2010 mais aussi poudrière emblématique sauvée par la manne étatique. Ce qui n’empêcha pas les dépenses de continuer. Car l’addiction à l’endettement ne concerne pas seulement le quart-monde dépressif français, il concerne surtout une tradition de gabegie démagogique et racoleuse dans la gestion des villes de formation socialo-communiste. Rien n’est trop beau pour parfaire le maillage du recrutement et de la propagande : frais de communication municipale, subventions abondantes aux associations affidées et satellites (bidon ou non) qui fourniront aux bons moments les contingents pétitionnaires voulus, aides aux syndicats, Fêtes et cérémonies, financements des courroies de transmissions, personnel communal pléthorique (la mairie de gauche est souvent le 1er employeur en banlieue), financement de la politique « culturelle » locale, comités Théodule dans les quartiers, etc. Il y a aussi une addiction à la dépense qui touche toutes les sensibilités politiques, surtout en matière de travaux démesurés, de projets inadaptés où chacun voudra qui son hippodrome, qui son enfilade de ronds-points sur routes secondaires, qui son théâtre ou son grand stade ! La folie des grandeurs de villes qui espèrent faire reculer la désertification par la débauche insouciante des dépenses ! Car il y a la course : faire venir davantage d’habitants pour créer plus de lotissements, plus d’occupations des sols et obtenir davantage de subventions, d’autant que les nouveaux arrivants veulent tout à disposition comme précédemment s’ils viennent d’IDF : la crêche, l’école, le super-marché, le chinois à proximité, Ikéa etc.les mêmes qui râleront contre chants du coq, carillons, criquets et bovins ! Et il y a aussi l’addiction de l’édile qui consiste à fidéliser les électeurs, à graisser les pattes, à favoriser les copains, à embaucher parents et amis, à conclure des marchés, à diffuser l’image du Maire et à préparer les élections. Le clientélisme coûte très cher et pas seulement une année sur six par un feu d’artifice plus beau que les autres à la veille des élections. Le clientélisme est une méthode de type féodal, est un enracinement censé légitimer les édiles corruptibles, les hisser au niveau du prestige seigneurial d’antan. Notoriété qui alimentera souvent jurisprudences et condamnations… Mais la tradition est large ! Pourtant le Maire est un élu sous contrôle, celui du Receveur municipal et du Trésorier payeur général, dépendants de Bercy, et celui de la Préfecture, donc du Ministère de l’Intérieur. Alors, que se passe-t-il et qui contrôle qui quand l’endettement frénétique ou la cessation de paiements n’est plus au niveau communal mais trône au niveau national ??? Les gabegies de toutes les Gauches et de la droite molle ont coûté à la France, depuis 1924, l’équivalent du coût de plus de 3 guerres pour la France ! Alors que sous louis XVI les Français devaient travailler l’équivalent de quatre semaines par an pour l’État, aujourd’hui les Français travaillent de janvier à juillet inclus pour satisfaire les appétits fiscaux records de la Ve République. Et pour quel résultat ? Pour financer de grandes réussites industrielles, pour asseoir la prospérité du Pays et notre rayonnement en Europe, pour des projets utiles pour les jeunes générations ? Évidemment non. Pour uniquement payer les dettes de l’État le plus incompétent, corrompu et impotent qui soit ! La richesse de la France fond, son patrimoine se brade, ses fleurons disparaissent. François Fillon, alors 1er Ministre, le reconnaissait en 2007 : « Je suis à la tête d’un État qui est en situation de faillite, en situation chronique de déficit depuis 15 ans, qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans ! ». Il est dommage qu’il ait été seul à payer pour ses propres errements pharaoniques. La première chose à faire pour redresser l’État national consistera à rétablir la Haute Cour de Justice pour que les fusibles ne soient plus seuls à rendre des comptes. 

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