Le billet de Franck Timmermans Langue de bois et plume de plomb

11 Jan 2019 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Cette nouvelle année commence bien ! Quoi de plus jouissif en effet que de voir les progressistes de tous poils s’entre-déchirer et user sur eux-mêmes des méthodes stigmatisantes qu’ils réservent d’ordinaire aux nationaux ! Pour preuve, une polémique sévère vient d’éclater entre des responsables de la majorité présidentielle et la Direction du journal Le Monde à propos de la Une de son magazine représentant Emmanuel Macron avec les « codes graphiques de l’iconographie nazie » selon eux. Pour Richard Ferrand, il n’y a pas de doute possible ! Psychodrame. Ce sujet serait totalement anodin, surtout pour nous qui en avons entendu et subi bien d’autres, si le Directeur des rédactions du journal n’avait pas été contraint par le tollé élyséen engendré de s’expliquer et de présenter des excuses, et quelles excuses !!! Le Monde n’est pas n’importe quel quotidien. Si j’en fais ce jour un sujet d’importance c’est parce que la formation politique de tout bon cadre nationaliste passe par une solide connaissance de l’adversaire ; et parce que jadis nos meilleurs cadres apprenaient à lire, à décoder et à comprendre la stratégie socialo-communiste en étudiant précisément les articles du Monde. Le Monde est LE journal de toute la gauche, plus que n’importe quel autre quotidien ou hebdomadaire, c’est la référence, c’est la signature de l’anti-France. Et en disant cela je ne reprends pas un credo des cours de l’AF ou de l’ami J-F. Chiappe à l’IEN. L’ancien Ambassadeur des USA en URSS en 1952, George F. Kennan, déclarait dans l’Encounter en 1976 « Même un journal comme Le Monde, un des meilleurs au monde, est maintenant profondément socialiste dans son esprit, et pas modérément socialiste ; chaque fois qu’il y a un problème entre Moscou ou Pékin et l’Occident, il soutient spontanément la cause communiste. ». C’était, et c’est encore, rigoureusement exact, cela s’appelle être un compagnon de route et c’est si vrai que Moscou a toujours bien pris soin de ne jamais privilégier, flatter ou même honorer le quotidien de peur que son utilité indispensable à la cause ne fût gâchée par une implication trop dévoilée. L’enjeu était trop important, à la taille de l’influence considérable que le journal exerçait dans les milieux dits intellectuels et au sein de la gauche périphérique au PCF. Stratégie pure. Car le quotidien ne se priva jamais d’être utile au point de transformer progressivement la société française, de modeler les esprits d’intellectuels faibles et serviles, de répandre la bonne parole modérée au profit de l’indéfendable, de vanter avec ferveur tous les régimes communistes sur des sujets adjacents à la politique (culture, arts, récoltes, modernité, sciences, architecture, cinéma, etc.) pour mieux les faire accepter de l’opinion alors qu’ils se révéleraient les uns après les autres comme autant d’échecs dramatiques et de dictatures sanglantes. Par ailleurs, il ne manquait jamais de fustiger la société occidentale et les régimes des pays libres, jugés ici autocrates, bellicistes ou fascistes, là colonialistes, réactionnaires ou mafieux pour mieux étendre son rideau de fumée sur celui de fer. Et lorsque peu à peu les crimes du communisme furent dévoilés enfin, le journal sut défendre à temps et toujours la liberté d’expression, les droits de l’homme bien sûr, mais sans jamais manquer d’atténuer avantageusement les méfaits de Staline et consorts. Il se distingua surtout à cette époque en jetant des doutes sur la véracité des écrits et l’honnêteté de Soljénitsyne, habilement, par allusions fielleuses qui se voulaient objectives évidemment ; par la censure de ses articles aussi. À ce sport il fut le seul journal à s’adonner malgré la réalité tragique des faits ; de concert évidemment avec l’Humanité qui, elle, tirait à boulets rouges sur l’écrivain comme il se doit. Enfin, la cible du Monde resta toujours obsessionnellement l’anti-communisme, ce qui lui permit de lancer un débat dont le sujet contenait la question et la réponse selon un rouage bien huilé « l’anticommunisme ne sert-il pas le fascisme ? ». Cela ne vous rappelle rien ? Remplacez aujourd’hui anticommunisme par « anti-islamisme » et vous aurez compris la logique constante du Monde de saper les valeurs occidentales quels que soient les contextes. Mais revenons à la présentation de Monsieur Macron sur la Une du Magazine qui, aux dires de ses partisans, le ferait apparenter à Hitler. La méthode utilisée relève de la manipulation par associations d’idées, associations d’images mémorisées, comme d’autres utilisèrent des méthodes subliminales et hypnotiques au cinéma ou dans les publicités. Ce qui est cocasse en l’espèce c’est que ce soit Macron qui soit la victime de tels procédés. Poher a été en 1969 comparé à Hitler sur des affiches communistes, De Gaulle avait connu le même sort en 1958, et Le Pen a lui-même battu tous les records de diabolisation depuis. Souvenons-nous de cette photo en 1998 de lui entouré de ses chers Dobermans prise par Helmut Newton et comparée avec une photo du Führer avec son chien ! Il fallait oser l’amalgame et en cela les professionnels de la propagande communiste osent tout. Cela dit, Le Pen avait complaisamment joué le jeu avec ses chiens sans se douter qu’il serait associé à une photo totalement différente dans la pose, le cadre, la définition, sans rapport d’analogie graphique ! Le seul fait d’avoir baptisé ses chiens Odin et Thor lui valait peut-être cette grossière supercherie, mais celui d’Hitler ne s’appelait que Blondi ! Qu’importe, il fallait salir et inquiéter ! Les Gardes rouges de l’information sont toujours en poste et les méthodes d’influence varient. La publicité est aussi très utile en matière de suggestion : ainsi, en fin d’année, dans un hebdomadaire relatant la fureur de Mélenchon à propos de la perquisition subie à son domicile, figurait à proximité immédiate une réclame pour un médicament capable de soigner le côlon irritable… L’association d’idées était aussi flagrante que risible. Dans d’autres on pourra retrouver des interviews de Sarkozy avoisinant des pubs pour des montres de luxe créant ainsi une relation permanente d’idée avec le bling-bling, mais Julien Dray à ma connaissance n’a pas connu ce sort. Certes, ce sont là les règles du jeu politique avec un monde médiatique de plus en plus envahissant et arrogant. À qui la faute si la déontologie n’est plus ? Je ne plains ni Sarko ni Macron car il est juste qu’ils connaissent les inconvénients de l’étendue de leurs laxismes, et ce n’est que justice par rapport aux calomnies subies par notre camp sans jamais obtenir d’articles réparateurs. Mais examinons maintenant les fameuses excuses du Directeur en chef des rédactions du Monde, Luc Bronner : Après s’être âprement défendu de toute référence au nazisme (un comble !), il explique que « son Directeur artistique n’a fait qu’emprunter ses références au graphisme des constructivistes russes du début du XXe siècle (…) ». On ne saurait mieux dire en matière de références car les constructivistes russes en question devinrent très rapidement les « artistes officiels » du Régime soviétique dès 1920. Pères créatifs de la Propagande dans l’art (et réciproquement), géniteurs du Stakhanovisme, illustrateurs du travail dans la joie au service de l’URSS. Un Productivisme omniprésent à titre d’exemplarité sociale, mêlant dans le même creuset la machine et l’homme, au nom des idéaux de la 3e Internationale ! En cela, nous sommes absolument sûrs que Le Monde a bien gardé ces références-là, graphiques et politiques, qu’il y est resté fidèle et que, pour une fois, il a dit la vérité.

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