Localisme : la nouvelle lubie mariniste.

25 Fév 2019 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Localisme :      
la nouvelle lubie mariniste.
 
Plus verte que verte, plus environnementaliste que Yannick Jadot, plus pro-décroissance que Cécile Duflot, plus participative que Ségolène Royal, plus socialo-utopiste que ne le fut Montebourg, plus autarcique que ne l’était le dictateur albanais Enver Hoxha ou que ne le demeure le nord coréen Kim Jong-Un, plus phalanstérienne que Fourier, Marine Le Pen à trouvé, pour le temps que vivent les roses (« l’espace d’un matin ») sa nouvelle voie : le localisme.
Inspirée par l’économiste et essayiste Hervé Juvin, désormais élevé au rang de tête pensante et à la dignité de « couteau suisse » du Rassemblement national, cette politique affichée de « retour au plus près » de la production et de la distribution, si elle peut sembler séduisante dans son affirmation d’une préférence de proximité, son choix des circuits courts et son refus de l’expansionnisme mercantile, n’en constitue pas moins un déni de réalité : la mondialisation (qui, faut-il le répéter, n’est pas le mondialisme) est une réalité dont aucun État ne peut s’abstraire ni aucune entreprise se soustraire sauf à retourner à la dimension tribale.
Au demeurant, Marine Le Pen qui ne comprend pas toujours tout du premier coup semble oublier que les circuits courts impliquent nécessairement l’abandon de la préfère nationale à la production puisque, pour ne prendre que deux exemples, il est plus rapide, plus simple et plus écologique de faire venir un produit de Karlsruhe à Strasbourg ou de Barcelone à Perpignan que de lui faire traverser la France. Nous voici bien loin de la « vision de l’État stratège » et de celle des barrières économiques qui furent l’alpha et l’oméga du projet marino-philipottiste pendant dix ans. Confusion, confusion quand tu nous habites…
Une France réellement nationale, indépendante et, souveraine mais ancrée dans une volonté de puissance européenne, retrouverait, certes, en elle-même la force de ses spécificités provinciales, de ses traditions artisanales et rurales, de sa production, de son patriotisme économique national et de sa préférence continentale, mais sans pour autant s’affaiblir par un retrait unilatéral de la compétition mondiale qui exige compétitivité, initiative, ambition, volontarisme et imagination. Ce n’est pas dans l’immobilisme, encore moins dans le retour aux situations anciennes que la France relèvera les défis que lui lance une Amérique qui n’a rien abandonné de ses intentions, ou l’Asie immense mobilisée comme jamais autour de son esprit ancestral de conquête.
Ce que propose désormais Marine Le Pen, c’est, à l’inverse, la France des échoppes repliée en îlot survivaliste. C’est-à-dire la France en état de mort clinique.
Hervé Juvin a, pour le moment l’oreille et l’accès direct aux lobes cérébraux de la Présidente du RN. Il aurait pourtant tout intérêt à se méfier : le poste de gourou au sein du parti mariniste relève du plus précaire des contrats courts.

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