Privatisation d’Aéroport de Paris : Pour le PdF, c’est non !

17 Mar 2019 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
Le Parti de la France, vigilant sur la défense des intérêts stratégiques de notre pays et exigeant quant au respect des intérêts nationaux, a toujours affirmé son appartenance à une école de pensée qui est celle de la vraie droite pour qui l’État, s’il doit être fort dans ses devoirs régaliens, doit se tenir éloigné de tout ce qui relève de la sphère économique hors domaine vital pour la Nation. Le projet gouvernemental de vente de la société Aéroport de Paris qui gère Roissy Charles De Gaulleet Orly dont l’État détient un peu plus de 50 % du capital soulève pourtant quatre problèmes majeurs.

  • Le caractère factice de cette opération. Il ne s’agit, en réalité, pas d’une privatisation, mais d’une concession de 70 ans à une société privée avec conservation des biens immobiliers et des structures, ce qui revient à faire gérer ADP par un fonds spéculatif sans lien nécessaire avec l’économie réelle. Une opération bancale, floue, au profil ambigu et aux finalités financières douteuses quand on sait qu’ADP est largement bénéficiaire (571 millions de bénéfices en 2017 en progression de 31 %, 610 millions en 2018, +6,9 %) et que le fruit de cette vraie/fausse privatisation ne sera que d’une petite dizaine de milliards destinés à abonder par rapport de placement un fonds de soutien aux start-up. L’État devra, par ailleurs indemniser les actionnaires en raison de la non-clause de propriété à terme, ce qui, selon Les Échos devrait lui coûter un milliard d’euros au minimum.
  • Le précédent de Toulouse. La vente de l’aéroport de la ville rose, vente supposée être entourée d’un vaste tissu de précautions, s’est soldée par la remise des clés au gouvernement chinois qui détient désormais de fait un vaste ensemble stratégique au sein d’une des plus grandes villes de France. Rien de tel à Paris ? Non ! À court terme… Mais qui peut dire que demain, dans dix ans ou dans vingt, par le jeu des combinaisons capitalistiques le nouveau gestionnaire d’ADP n’en cédera pas les parts à tel ou tel nouvel acquéreur adossé à un État ou à une puissance étrangère ?
  • L’exemple de la vente des autoroutes. La privatisation des autoroutes par Dominique de Villepin que les contribuables français continuent de payer, qui pèse lourdement sur le budget des ménages et demeure une opération catastrophique pour nos finances publiques, fut un bradage par la sous-estimation de leur prix réel. Ce souvenir reste vivace dans l’esprit des Français pour qui cette vente relevait de la forfaiture.
  • Le caractère stratégique d’un aéroport. Certes le gouvernement, par la voix du ministre de Bruno Le Maire nous assure que le contrôle des frontières, celui des passagers et des marchandises continuera d’être assuré par l’État et donne aujourd’hui toutes garanties en ce sens. Mais au moment où le gouvernement privatise tout un pan de la sécurité nationale, et alors qu’une bonne partie des contrôles aéroportuaires est déjà sous-traitée à des sociétés privées, comment ne pas penser que ce phénomène s’accentuera, pour ne pas dire se généralisera, dans les années à venir, au sein d’une structure dont la rentabilité sera nécessairement le seul critère ?

De fortes oppositions se font heureusement sentir contre ce projet mal ficelé et qui pourrait s’avérer périlleux. Aussi bien à gauche qu’a droite. Il y a pourtant quelque chose de bouffon à voir la gauche vent debout contre la privatisation d’Aéroport de Paris, elle qui a tout fait, depuis trente ans, pour accélérer le désengagement de l’État de ses devoirs essentiels que sont l’affirmation de la souveraineté nationale, la préférence française et le contrôle de nos frontières et alors que l’on sait que le gouvernement Jospin fut le champion hors catégorie des privatisations, bien au-delà de ce que fit Édouard Balladur en tant que ministre d’État, ministre des finances et de l’économie entre 1986 et 1988, puis comme Premier ministre de 1993 à 1995. Prenons pour autant notre miel où il coule. La privatisation d’ADP ne doit pas se faire.

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