Quand Castaner joue au ministre de l’intérieur.

28 Oct 2018 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans
Prise de fonction exige et actualité oblige, le nouveau ministre de l’intérieur, quoique doublé pour les questions de sécurité par son Secrétaire d’État, Laurent Nuñez, aura, tout au long de la semaine écoulée, tenu l’affiche médiatique en feignant, comme le firent tous ses prédécesseurs, de se fixer trois priorités : la lutte contre les « bandes », la sécurité à l’école, la « maîtrise » de l’immigration.

  • Mise en œuvre d’un « plan d’action » contre les bandes. Autrement dit, nouvelle version d’un précédent schéma datant de 2010, lui-même héritier de celui de 2003, afin de permettre de dessiner « une cartographie cage d’escalier par cage d’escalier, mètre carré par mètre carré (on croirait du colonel Godard à Alger en 1956… Hélas, ce ne sera pas le cas…), pour donner les moyens de suivi, de contrôle, de sanction », un « référent » en charge du suivi des bandes devant, par ailleurs, être nommé dans tous les commissariats. De mâles déclarations qui ne sont pas sans rappeler le nettoyage au Karcher de Nicolas Sarkozy et son plan de Gagny en 2008 censé en finir avec les bandes, ou les engagements virils de Manuel Valls en 2014 à Marseille : « pas de bandes organisées, pas de cités interdites, pas de zones de zones de non-droit ». De la stérilité de la parole en temps de guerre contre la racaille. Les « rixes » mortelles qui se multiplient (Paris, Sarcelles, Villejuif, Marseille, Rouen…) et ne sont en fait que des batailles tribales, ne sont pas près de disparaître. Éradiquer les « bandes » exigerait, en effet, des moyens accrus pour la police qu’aucun gouvernement en ces temps de disette budgétaire n’est prêt à consentir, une volonté politique et judiciaire que le Système réprouve, la fin de l’immigration et son inversion que la bien-pensance bannit et un réarmement moral que la désagrégation de la société interdit.
  • La sécurité à l’école. Là encore, paroles, promesses et rodomontades. L’omerta, en partie levée après l’affaire de ce professeur braqué par un élève à Créteil, ne dissimulait que très mal la situation dramatique de milliers d’établissements où règne la racaille qui y fait la loi et sème la terreur. Dénoncer, comme l’ont fait certains, les chefs d’établissements qui ne signalent pas les actes de délinquance et les exactions pour ne pas voir leur magistère sanctionné par leurs académies est trop facile. Même si les enseignants longtemps compréhensifs envers la racaille, tant par inclinaison pavlovienne a la « tolérance » que par formation et appartenance syndicale, ont leurs parts de responsabilité, la charge causale première incombe essentiellement aux gouvernements de droite comme de gauche qui ont laissé faire. Vouloir, par un effet de balancier à contretemps, installer à demeure des policiers dans les couloirs scolaires comme l’envisagent de concert les ministres de l’Intérieur et de l’Éducation, relève de la mauvaise plaisanterie. L’école n’est pas isolée du reste de la société et c’est, en vérité, la France tout entière qui est « braquée ». Dans ces conditions, le plan Castaner/Blanquer pour l’école sera, là encore, suivi d’autant d’effets que celui de Sarkozy qui, en 2009 voulait « sanctuariser l’école » ou de celui de Valls en 2016.
  • « Maîtriser l’immigration est une nécessité » (Castaner mardi dernier à Grande-Synthe pour la énième évacuation du site). Rappelons les chiffres. Ce sont désormais 250 000 immigrés « légaux » qui entrent chaque année en France où ils pourront, par la suite, faire venir, au titre du regroupement familial, leurs familles étendues depuis l’année dernière aux frères et sœurs. À ce chiffre s’ajoutent les clandestins (l’immigration illégale drainerait plus de 300 000 personnes chaque année selon un récent rapport sénatorial) et les quelque 120 000 demandeurs d’asile (100 000 en 2017 en hausse de 15 %) prévus en 2018 et 2019. Pour l’heure, les trois quarts des illégaux qui entrent en France ont la certitude de pouvoir y rester et, selon un rapport impartial de la Cour des comptes, la quasi-totalité des déboutés du droit d’asile sera maintenue sur le territoire national.

À Grande-Synthe, Christophe Castaner a affiché sa fermeté et sa détermination, tout comme l’avaient fait avant lui Nicolas Sarkozy à Sangatte et Manuel Valls à Calais. Des « paroles verbales » qui ne peuvent aller que là où les emporteront les vents d’automne. Racailles, écoles-coupe-gorges, immigration-submersion… Chevènement, Sarkozy, Valls, Cazeneuve, Castaner, tous ont dit leur détermination. Tous ont parlé. Aucun n’a fait. Aucun ne fera. Les solutions ne seront mises en œuvre qu’à la seule condition que soit renversé le Système et que parvienne aux responsabilités du pouvoir la Droite nationale. Autrement dit, la course contre la montre est engagée.

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