Alors voilà : François Bayrou, le grand sage auto-proclamé de la République, l’inusable donneur de leçons de Pau, nous annonce la possible tenue d’un référendum sur les déficits publics et le budget. Admirable intention. Mais une question se pose immédiatement : quelle sera la question posée au peuple souverain ? Sera-t-elle limpide, intelligible ou bien faudra-t-il se coltiner un texte abscons de deux cents pages rédigé par des technocrates du ministère des Finances, que pas un citoyen — et sans doute pas même les députés — ne prendra la peine de lire ? On connaît la manœuvre : emballer une évidence dans une complexité artificielle pour mieux manipuler l’opinion. Qui, dans sa raison, voterait contre la réduction des déficits ? Personne. Et c’est bien là l’astuce. Derrière les bons sentiments, la vraie finalité pourrait bien être de préparer les esprits à de nouvelles hausses d’impôts. Car si le peuple dit oui, il donne carte blanche. Et si le peuple dit non, il sera accusé d’être irresponsable. Autrement dit : pile je gagne, face tu perds. L’entourloupe est trop grosse pour être honnête.
Quant à Emmanuel Macron, il continue de jouer son rôle favori : celui du metteur en scène de la grande comédie démocratique. Il annonce une nouvelle Convention citoyenne, cette fois-ci sur les temps scolaires. Il faut l’avoir vu, sourire en coin, évoquer ce grand débat participatif comme une nouvelle Pentecôte républicaine. Mais on connaît la musique. Une salle filtrée, un public docile, soigneusement sélectionné par une officine hors-sol. Des heures de débats feutrés, de prises de parole calibrées, et au final… rien. Ou pire : un prétexte pour imposer une réforme décidée d’avance. Pendant que le peuple s’épuise à survivre dans un pays rongé par l’insécurité, la submersion migratoire et l’effondrement du pouvoir d’achat, le président amuse la galerie avec des discussions sur les horaires de cantine et les rythmes scolaires. Les Français demandent de l’ordre, du travail, de la justice sociale. On leur sert du théâtre.
Bayrou et Macron sont des maîtres en enfumage. Ils ont perfectionné l’art de donner l’illusion du débat, du choix, de la participation populaire, pour mieux contourner la volonté du peuple. Et le plus triste dans cette affaire ? C’est que certains Français se laissent encore prendre au piège. À force d’être pris pour des enfants, peut-être ont-ils fini par s’y habituer.
Thomas Joly – Président du Parti de la France
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