À lire ce tweet officiel, on peine à croire qu’il émane de la présidence d’une grande démocratie. Que l’Élysée s’abaisse à invectiver une chaîne privée parce qu’elle ose contester un dispositif de contrôle de l’information révèle un pouvoir qui ne supporte plus la contradiction. Cette sortie, puérile dans la forme et inquiétante sur le fond, trahit la nervosité d’Emmanuel Macron.
Qu’un Président de la République utilise le compte institutionnel de l’Élysée pour régler ses comptes avec CNews témoigne d’un affaissement spectaculaire de la dignité de la fonction. La parole présidentielle n’est plus un repère mais un réflexe épidermique, presque une crispation.
Emmanuel Macron s’enferme dans un isolement hautain, persuadé que toute critique est une faute morale et que tout désaccord relève du « complotisme ». Son impopularité record ne semble plus être l’alarme qu’elle devrait : elle est devenue son paysage naturel, l’arrière-plan d’un pouvoir qui ne parle plus qu’à lui-même.
À force de mépriser ceux qui l’écoutent encore, à force de considérer le peuple comme une variable d’ajustement, il ne récolte que rejet et dérision. Un Président qui se croit assiégé finit toujours par se ridiculiser ; un pouvoir qui veut contrôler la parole finit toujours par perdre la sienne.
Thomas Joly – Président du Parti de la France




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