Erdogan : voilà l’ennemi !

9 Juin 2018 | Editorial | 0 commentaires

Et si l’État islamique était l’arbre qui dissimule la forêt ?

Et si les attentats revendiqués par Daesh, aussi sanglants soient-ils, n’étaient qu’anecdotiques au regard de la menace bien plus sérieuse qui, sur le temps long, plane sur l’avenir de notre occident chrétien ?

Et si les tueurs à la Kalachnikov, à la hache ou au marteau, les égorgeurs au couteau de cuisine, les monstres d’Allah à la camionnette-bélier, les djihadistes de Syrie et d’ailleurs n’étaient que de simples figurants mis en avant sur la scène verte et rouge de la conquête musulmane ? Des figurants qu’il appartient à l’État et à ses services de traquer et d’exterminer, mais des figurants quand même.

Et si la vraie menace venait de cette Turquie à la longue mémoire qui jamais, même aux temps de l’occidentalisation d’apparence que fut le kémaliste, n’oublia ce qu’elle a considéré, de toute éternité, comme étant son destin : l’incarnation d’un nouveau califat ?

La parenthèse kémaliste refermée (encore faut-il noter que la cible première du laïcisme d’Ataturk n’était pas l’islam mais les confréries soufies jugées dissidentes et rebelles à l’autorité centrale d’Ankara), la Turquie islamique d’Erdogan, mise au pas et normalisée, renoue avec sa volonté impériale d’imposer partout où cela sera possible la pax ottomana et la foi musulmane.

rofitant de son statut d’allié fidèle des État Unis au sein de l’OTAN, de ses complicités dans les couloirs de la Commission de Bruxelles et du Parlement européen, de ses bons rapports avec Israël (même si ceux-ci se sont quelque peu dégradés ces derniers mois), du vigilant pragmatisme de la Russie confrontée à la question prégnante de ses minorités musulmanes souvent turcophones, et de sa position géographique, la Turquie, affichant un islamisme supposé moins rigoureux que le salafisme et pourtant tout aussi redoutable, avance peu à peu ses pions.

  • En Syrie, sous couvert de lutter contre l’État islamique et d’être un contrepoids aux ambitions régionales de l’Iran, elle s’empare de pans entiers du territoire et y traite à sa manière qui n’a rien de tendre la question kurde.
  • Au Maghreb, elle reconquiert peu à peu ses positions par la voie de traités économiques avantageux, d’investissements ciblés, d’aides militaires et d’échanges fructueux de renseignements. L’Algérie et la Tunisie sont ainsi l’objet de toutes les attentions. Le rétablissement du Bey d’Alger et du Dey de Tunis n’est, certes, pas pour demain. Mais peut-être pour après-demain.
  • En Europe usant de l’arme du chantage sur la question migratoire et la circulation des djihadistes, elle prend en otages l’Allemagne de Madame Merkel où vivent au bas mot plus d’un million et demi (chiffre officiel hors naturalisés) de ses ressortissants.
  • En France, plus encore qu’en Allemagne, l’AKP, le Parti quasi totalitaire d’Erdogan dispose de réseaux considérables, allant d’organes de presse écrite à la webtélé MediaFranceTV, de structures de contrôle de la diaspora comme l’Union des démocrates turcs européens très active au moment des élections et capables de mobiliser rapidement les militants comme on a pu le voir, la semaine dernière, lors de l’action menée, par menaces et pressions, contre les kiosquiers coupables d’afficher la une du magazine Le Point qui publiait un dossier consacré à Erdogan. Elle peut s’appuyer aussi sur des mouvements politiques-relais comme le Parti Égalité et Justice dont l’intention est ouvertement de peser sur les scrutins hexagonaux. À toutes ces organisations et outils de propagandes, il convient d’ajouter le contrôle absolu exercé sur les mosquées turques mais aussi de bien d’autres nationalités par le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Ahmed Ogras d’origine turque et ami personnel de Tayyip Erdogan.

Comme les révolutionnaires de Lénine, la Turquie n’a pas de montre. Contrairement à l’État islamique et même à l’Arabie saoudite traversée par des lignes de hautes tensions intérieures et extérieures, le temps ne lui est pas compté. Son projet est global et sans limite.

Le Parti de la France appelle les nations d’Europe à la plus grande fermeté vis-à-vis de la Turquie islamique. Cette fermeté implique la rupture immédiate de toute négociation en vue de l’entrée de la Turquie dans l’Union. Elle suppose également l’établissement d’un cordon sanitaire diplomatique pour mettre fin au chantage turc sur les questions migratoires et la fermeture totale des frontières européennes à toute nouvelle entrée. Elle exige la dissolution de toutes les organisations turques ou financées par la Turquie sur les sols nationaux européens. Elle impose, en France, l’interdiction de toute manifestation politique ou communautaire, le non-financement des mosquées par une puissance étrangère, l’expulsion des activistes, et la fin, sous peine de poursuites, des tentatives d’intimidation turques contre les médias et la presse.

Il s’agit là, on l’aura compris, non pas du projet que le Parti de la France mettra en œuvre dans le cadre de l’État national, mais des mesures de sauvegarde que tout gouvernement digne de ce nom et conscient de la menace devrait appliquer sans délais.

Jean-François Touzé – Membre du Bureau politique du Parti de la France
 

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