L’Italie adopte le «testament biologique»

15 Déc 2017 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Malgré l’opposition de l’Eglise, l’Italie adopte une loi sur la fin de vie, autorisant chacun à refuser par avance tout traitement en phase terminale…

L’Italie a adopté jeudi une loi sur la fin de vie ou «testament biologique» qui prévoit en particulier le droit à chacun de refuser tout traitement en phase terminale.

Après les députés, qui l’avaient très largement adoptée en avril, les sénateurs ont validé la loi par 180 voix pour, 71 contre. Il bénéficiait du soutien du Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir), de la Gauche Italienne et du Mouvement 5 Etoiles (populiste). Forza Italia (droite) de Silvio Berlusconi a laissé libre choix de conscience à ses élus tandis que la Ligue du Nord (extrême droite) et une partie des centristes ont voté contre.

 
«Le Sénat ouvre la voie à un choix de civilisation. Un pas en avant pour la dignité de la personne», s’est réjoui sur twitter le chef du gouvernement de centre-gauche, Paolo Gentiloni.

ar anticipation 

Dernier grand texte de la législature avant les élections du printemps, le «bio-testament» accorde à toute personne majeure en fin de vie la possibilité de renoncer aux traitements médicaux, mais aussi à l’alimentation et à l’hydratation, ce dernier point ayant fait l’objet d’un amendement visant à l’annuler, mais finalement rejeté.

Il est prévu que ce choix soit exprimé par anticipation via des dispositions anticipées de traitement, document révocable ou révisable (écrit ou vidéo) où chacun précise les traitements auxquels il souhaite renoncer s’il se trouvait un jour dans l’incapacité d’exprimer des préférences.

 
Sédation palliative profonde 

La loi autorise «une sédation palliative profonde et continue provoquant une altération de la conscience, jusqu’au moment du décès». Pour une personne mineure, un tuteur légal ou sa famille la plus proche pourront prendre une décision à sa place.

Le texte prévoit en outre qu’aucun traitement ne peut être engagé ou poursuivi sans le consentement libre et informé du patient par son médecin.

L’acharnement thérapeutique étant interdit, ce dernier devra «s’efforcer de soulager les souffrances du patient en cas de refus ou de retrait du consentement aux soins». 

Exempté «de toute responsabilité pénale», le médecin pourra refuser de «débrancher une machine tenant en vie son patient», stipule le texte qui n’évoque pas explicitement l’objection de conscience.

Les élus catholiques en débat

Débattu pendant de longs mois, le bio-testament a donné lieu à d’âpres débats, y compris dans les rangs des élus catholiques. Parmi eux, certains ont dénoncé jeudi «l’entrée de l’euthanasie dans la loi italienne de la façon la plus barbare: la mort de faim et de soif», via l’arrêt de l’alimentation et de l’hydratation.

D’autres, en revanche, se sont dits satisfaits que la loi n’amène pas à un acharnement thérapeutique, reprenant ainsi les arguments récemment exprimés par le pape François.

Dans une lettre lue mi-novembre à l’Association médicale mondiale, le pontife argentin avait déclaré que l’euthanasie était «toujours mauvaise», mais qu’il était, en revanche, «licite» pour un patient de décider de renoncer à des soins thérapeutiques prolongeant la vie de manière peu conforme avec les normes éthiques et humanistes.(afp/nxp)
 

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