La peur, la violence, la radicalisation… le témoignage anonyme d’un surveillant de prison

15 Jan 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Martin, surveillant de prison en colère: « On ne va pas au travail le matin pour mourir »
  Play Video Les premières opérations de « blocage » ont débuté ce lundi matin dans plusieurs prisons de France à l’appel des syndicats de surveillants, qui réclament plus de sécurité après l’agression de trois gardiens par un détenu jihadiste dans le Pas-de-Calais. RMC a obtenu le témoignage anonyme d’un de ces surveillants.

Les surveillants de prison durcissent le ton. A l’appel de trois syndicats – Ufap-Unsa Justice, la CGT et FO Pénitentiaire – les surveillant ont commencé ce lundi matin un « blocage total » des prisons  à partir de 6 heures, pour protester contre l’agression de surveillants  à Vendin-le-Vieil, où la ministre de la Justice doit se rendre mardi. Ils dénoncent le laxisme des gouvernements successifs face au traitement des détenus radicalisés les plus violents.
« La moindre erreur peut être fatale »

RMC a recueilli le témoignage d’un agent pénitentiaire. Martin, qui a souhaité garder l’anonymat, travaille dans une maison d’arrêt d’Ile-de-France. Il manifeste ce matin devant sa prison pour dénoncer ses conditions de travail, qui se sont largement dégradées. A ses débuts, Martin devait veiller sur 65 détenus. Aujourd’hui, 10 ans plus tard, ce surveillant francilien a près de 90 prisonniers sous sa responsabilité. La charge de travail a augmenté, le danger aussi. « On court à droite, à gauche. Entre deux il y a des interventions à l’étage, et c’est là qu’on fait des erreurs. Il y a des fois où la moindre erreur peut être fatale », soupire-t-il.
« Donnez-nous les moyens de bien faire notre travail »

A 40 ans passés, la peur s’est immiscée dans le quotidien de ce fonctionnaire. IL raconte: « J’interviens sur une bagarre entre deux détenus, je les sépare… et l’un d’eux qui s’est retourné sur moi. Il y a un détenu qui a pris son frigo et l’a jeté sur un collègue. Ça fait partie du travail, du métier ». Ce métier, Martin en est fier. Mais il se sent de plus en plus seul, délaissé par l’Etat, qui selon lui, ne fait pas assez pour les agents pénitentiaires. « Les grandes phrases de début d’année promettant des changements, on en a eu, on en aura encore… Mais donnez-nous le moyen de bien faire notre travail ! On veille à la sécurité des Français en gardant les personnes dangereuses pour la société, alors que la chancellerie et l’administration veillent sur la nôtre. On ne va pas au travail le matin pour mourir ». Martin veut encore croire à l’amélioration de ses conditions de travail. Mais il l’avoue à contrecœur, l’espoir est infime.


 

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