Le billet de Franck Timmermans. Quelques pathologies de la gauche… Et affidés.

31 Mar 2019 | Connexion | 0 commentaires

CONNEXION. La lettre argumentaire PDF, rédigée par Jean-François Touzé et Franck Timmermans.
En matière de manipulation sur des élèves, la première expérience eut lieu en 1967 dans un lycée de Californie à l’initiative d’un professeur d’Histoire, un certain Ron Jones. Au motif de leur faire comprendre le processus d’avènement d’une dictature nazie, il les incita à « remettre en cause » les principes démocratiques et de créer une communauté hiérarchisée reposant sur des valeurs simples : la force, la collectivité, la discipline, l’action et la fierté. Après en avoir brossé les grandes lignes, il se contenta d’observer comme un laborantin scrute des cobayes. Ces travaux pratiques eurent un succès tellement important que la communauté-test devint presque incontrôlable, avec des ramifications hors de l’établissement. Épouvanté, l’enseignant mit fin à l’expérimentation moins d’une semaine après son commencement… Il ne fit toutefois aucune exploitation politique, sociologique ou métaphysique de sa mésaventure calamiteuse. Un autre apprenti-sorcier n’eut pas ses scrupules et, en 1981, un certain Todd Strasser, écrivain américain d’origine allemande (apparenté à Otto ?) commit un roman très largement inspiré de la calamiteuse expérience californienne mais cette fois pour interpeller les lecteurs, sensibiliser les esprits « libres » et accessoirement gagner beaucoup d’argent. Et ce fut « la Vague »… Scenario quasi identique mais romancé à l’aide des psychologies des personnages principaux, surtout dans l’adaptation cinématographique, que d’ailleurs Ron Jones contesta et renia. Cette fois, cela se passe en Allemagne, le professeur d’histoire s’appelle Rainer Wenger, est anarchiste et aime se faire appeler de ses élèves par son prénom. L’objet de l’étude étant « l’autocratie », ceux-ci doutent de l’intérêt du sujet tant leur paraît peu probable la résurgence du nazisme en Allemagne… Que nenni ! Rainer les prend au mot et, comme dans toute bonne suite de film d’horreur, les invite à re-goûter au fruit défendu en créant une structure reposant sur les valeurs habituelles du « côté obscur » de la Force : adopter un symbole (une vague stylisée), un salut ( sorte d’ondulation de la main à la manière de Travolta dans Grease !), un uniforme (si, si !) avec chemise blanche comme BHL, et des règles strictes de discipline, nous y voilà ! Ce qu’il y a de confortable avec les bolchos c’est qu’ils sont très prévisibles quand il s’agit de définir la bête immonde, une vraie catéchèse. Bien évidemment, le drame se noue crescendo, la créature expérimentale échappe à son mentor, enfle et devient monstrueuse, l’établissement devient l’antre de la violence, des menaces, de la délation par la dictature d’un quarteron de boutonneux. De cette fiction, dont Todd Strasser reconnaît la paternité puisqu’il n’a jamais rencontré Jones, les politiques allemands feront un modèle pédagogique dans les années 90 au point de recommander à tous leurs enseignants de faire lire aux élèves le livre et de diffuser ensuite le film. Ces deux outils entrèrent donc au Panthéon de la culpabilisation nationale pour servir de moyens de dissuasion et de prévention afin de tuer dans l’œuf toute résurgence infâme. Soit, mais sans jamais se douter que ces mêmes outils de communication et de pédagogie pouvaient un jour avoir l’effet exactement inverse, car ces gens-là ne doutent de rien. En France, la tardive mais pieuse recommandation est la même, car les élections approchant, il importait de faire connaître le livre au sein de l’Éducation nationale et de programmer le film, sur Arte bien sûr. Cette agitation fébrile me rappela avec affliction la découverte que je fis d’un livre écrit en 1953 par le Docteur Bayle, une sommité qui avait officié à Nuremberg, et qui traitait de la psychologie du nazisme par une étude anthropologique approfondie sur les dirigeants de la SS… autrement dit, le Dr Bayle employait alors les mêmes méthodes que l’on reprochait aux nazis précisément d’avoir effectué sur leurs prisonniers taxés d’inférieurs ! C’était saisissant de maladresse et aussi stupide que la profession de foi des architectes allemands du Bauhaus de vouloir lutter contre le style nazi en imposant les laideurs de l’art moderne ou l’horreur de l’uniformité du béton nu dans le quotidien- citoyen !!! Mais revenons au cours du Professeur Rainer. Le Bolcho est un observateur hors-pair et demande d’emblée à ses élèves de lui donner les facteurs qui conduisent immanquablement à la tentation autocrate ! Nous avons dans cette scène un exemple parfait de manipulation, d’auto-diagnostic suggéré. Vous connaissez le tour qui consiste à demander à un quidam de choisir mentalement une carte, puis de lui présenter deux tas de cartes mélangées en lui demandant à chaque fois où se trouve sa carte ; selon sa réponse, le tas indiqué sera toujours conservé, l’autre écarté, jusqu’à ce qu’il ne reste que la carte voulue. C’est un procédé par élimination qui, dans le cours, permet à l’enseignant d’éliminer les mauvais choix des élèves et de ne garder que ceux qui servent son idéologie. À quels facteurs reconnaît-on les prémices d’une dictature ? Les problèmes sociaux ! Le chômage ! Le désordre ! La précarité ! La répression des manifestations, la trahison des élites, l’oppression des syndicats, la montée des extrêmes, la faiblesse des démocraties, le poids patronal etc, etc. Et à quoi reconnaît-on la marque d’une dictature ? La mise en valeur de la Force, du mérite des héros, la mystique de la Patrie, une symbolique de ralliement, un uniforme (encore !), un salut, une discipline de fer, l’adhésion sans failles à un groupe, le prétexte identitaire ou national, etc, etc… .La rengaine. Car évidemment il n’existe pas, absolument pas d’autocraties de gauche, et quand cela serait, il s’agirait de déviations bourgeoises d’une clique d’imposteurs gagnés par la corruption ! N’hésitez pas à refaire l’exercice chez vous mais en actualisant les symptômes, les vrais !   À quoi reconnaît-on une autocratie, franche ou déguisée, en cette bonne France ?

  • À la capacité du Système à éviter toute remise en cause de ses fondements et intérêts.
  • À celle qui consiste à changer de mode de scrutin toutes les fois où il risque de perdre.
  • À celle de ne tenir aucun compte du résultat d’un référendum qui ne lui conviendrait pas.
  • À la représentativité réelle des syndicats qui dispose du monopole des négociations ;
  • Aux traitements différents que sa police réserve aux manifestants de gauche et à ceux qui contestent les changements qu’ils jugent funestes ou iniques.
  • À la proportion des journalistes d’obédience unique dans la presse et les media du pays.
  • À la partialité des Juges selon que vous serez faible ou puissant, pauvre ou riche, de droite ou de gauche, et au fait que les victimes soient moins considérées que les délinquants.
  • À la manière dont les parlementaires votent leurs propres émoluments, avantages et retraites.
  • Au fait que tout travailleur travaille pour l’État plus de la moitié de son temps.
  • Au fait que la collectivité est imposée pour combler déficits et gaspillages des dirigeants.
  • Au fait que l’État décrète la possibilité de tuer les enfants à naître et bientôt les vieillards.
  • À l’obsession de l’État de flatter les minorités et lobbies au détriment de la majorité du Pays.
  • Au scandale d’avoir imposé au Pays une politique d’immigration sans l’avoir jamais soumise à l’approbation référendaire ; idem pour les grands choix sociétaux.
  • Au scandale d’avoir bradé à l’étranger les fleurons de notre économie et de notre industrie
  • À la corruption et aux privilèges qui prospèrent dans l’administration depuis 40 années.
  • À l’abandon de notre souveraineté et de nos prérogatives au profit des intérêts étrangers.

Et aussi, à l’absence de tout humour comme de toute auto-critique.

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