Perte d’adhérents, départs d’élus: la flamme du Front national vacille

1 Avr 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Départs d’élus, perte d’adhérents: la flamme du Front national a vacillé cette semaine en raison d’une ligne qui pose toujours question, du mauvais souvenir du débat de Marine Le Pen, et de la frustration de militants jugeant le parti insuffisamment à leur écoute.

« Je préférerais oublier (…) le fameux débat de la présidentielle car c’est ce soir-là que la flamme en moi s’est éteinte », affirme Thierry Gourlot, ancien conseiller régional du Grand Est, pour expliquer son départ.

Outre la joute que la dirigeante frontiste a admis avoir « ratée » face à Emmanuel Macron, cet élu de Moselle ne se reconnaît pas dans le « slogan +ni droite-ni gauche+ » de Florian Philippot, ancien bras droit de Mme Le Pen, parti en septembre fonder son propre parti.

Ce retraité de la SNCF qui se revendique de la « droite libérale conservatrice » a rejoint jeudi le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) avec quatre autres élus frontistes.

En tout, sept conseillers ont quitté le groupe régional, qui a fondu à 28 élus, au lieu de 46, depuis les régionales de 2015.

Onze d’entre eux avaient déjà quitté le FN en septembre, en suivant leur ex-tête de liste Florian Philippot.

– « Déficit de reconnaissance » –

Le FN a déjà connu des départs après les municipales de 2014, « suivies par une hémorragie, deux ans après, avec le départ d’un quart voire d’un tiers des conseillers municipaux », rappelle le sociologue Sylvain Crépon.

 

Au conseil régional d’Ile-de-France, les effectifs du groupe FN ont diminué de quasi moitié depuis 2015, passant de 22 à 12 élus. Deux conseillères l’ont quitté cette semaine en raison d’un collègue qu’elles accusent de « violences ». Début décembre, trois élues ont démissionné d’un groupe jugé « trop à gauche » et pratiquant « un autoritarisme dans les relations entre les responsables et les élus de terrain ».

Sylvain Crépon met ces déperditions sur le compte du « rapport que le parti entretient avec ses élus », qui souffrent d’un « déficit de reconnaissance, ayant l’impression de recevoir peu par rapport à ce qu’ils donnent » même si le congrès des 10 et 11 mars a validé une meilleure représentation des fédérations et des élus locaux.

Dominique Thomas, ex-secrétaire général du groupe FN dans le Grand Est, déplore que la direction « impose des positions de vote nationales sans tenir compte de nos particularités locales ».

L’ex-conseiller régional Jean-Claude Dreistadt critique les « parachutages » et « les reculades dans la ligne originelle du parti ».

– « Les gens n’y croient plus » –

« 

Il y a un certain nombre de personnes, après un congrès, qui expriment des regrets, des frustrations, des déceptions de ne pas avoir été élues », explique Marine Le Pen à propos de ces départs.

Une frustration qui pourrait grandir aux européennes, l’an prochain, car « ce ne sont pas des élections où le FN va pouvoir faire monter la base », ajoute M. Crépon.

L’ex-conseiller régional du Grand Est, Jordan Grosse-Cruciani, reproche au parti de lui avoir demandé d’annoncer « une progression » dans sa fédération des Vosges du nombre d’adhérents qui, selon lui, a chuté de 50% depuis mars 2017.

Le FN a admis jeudi avoir perdu des adhérents en raison de la clôture pendant 4 mois de ses comptes bancaires, qui empêchait d’adhérer en ligne. Depuis que cette forme d’adhésion a repris le 6 mars, « nous rattrapons le retard », assure le vice-président du FN Steeve Briois.

Le parti n’a pas confirmé ou infirmé le chiffre de 38.000 adhérents à jour de cotisation publié par le Figaro, pourtant jugé « vraisemblable » par une source interne.

Au 19 novembre, le FN revendiquait près de 51.500 adhérents à jour de cotisation.

« Les gens n’y croient plus », estime dans Minute M. Grosse-Cruciani. Pour lui, « tout était joué d’avance » au congrès, avec un « vrai-faux changement de nom imposé par la direction ». Seule une courte majorité (52%) de militants en a validé le principe.
Source : afp   

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