Australie: Morrison, l’homme de la tolérance zéro vis-à-vis des clandestins

24 Août 2018 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Scott Morrison, choisi vendredi pour former un nouveau gouvernement en Australie, est un conservateur qui s’est illustré dans la mise en oeuvre d’une politique de tolérance zéro contre les boat people tentant de gagner l’île-continent.
Ministre des Finances depuis septembre 2015, ce chrétien évangélique de 50 ans a été désigné comme successeur du Premier ministre Malcolm Turnbull, dont il est l’allié, à la faveur du « putsch » fomenté au sein du Parti libéral (centre-droit) par le désormais ancien ministre de l’Intérieur, le très droitier Peter Dutton.
M. Morrison se décrit comme un homme de foi et de famille qui tient ses engagements. Il en veut pour preuve son action aussi énergique que controversée à partir de septembre 2013 au gouvernement, quand l’Australie avait verrouillé ses frontières à double tour.
Alors que l’île-continent faisait face à une recrudescence d’arrivée de clandestins sur ses côtes, et de naufrages dramatiques, le chef de l’opposition libérale Tony Abbott avait remporté contre les travaillistes les élections en promettant d' »arrêter les bateaux ».
M. Morrison avait été propulsé à la tête du ministère de l’Immigration qui était aussi devenu celui « de la Protection des frontières ».
Et c’est sous sa direction qu’avait été lancée l' »Opération Frontières souveraines » pour décourager les réfugiés d’arriver par la mer.
Les bateaux de migrants étaient systématiquement refoulés par les bâtiments de la marine australienne et le plus grand secret régnait sur ces opérations en haute mer.
– Contre le mariage gay –
Ceux qui parvenaient quand même à passer à travers les mailles du filet étaient exilés dans des camps de rétention reculés du Pacifique, à Nauru et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Même si leur demande d’asile était jugée fondée, ils n’étaient pas acceptés sur le sol australien.
Cette politique a été couronnée de succès, en ce que le nombre des arrivées s’est réduit à peau de chagrin, mais elle a divisé l’opinion publique et terni la réputation internationale du pays et s’est attirée les foudres des organisations de défense des droits de l’Homme.
M. Morrison s’était déjà singularisé sur le sujet en 2010 après un naufrage de réfugiés au large de l’Île Christmas qui avait fait 48 morts. Il avait déploré le fait que le gouvernement travailliste paie à certaines familles de victimes le voyage jusqu’à Sydney pour les funérailles, des remarques qui lui avaient valu de vives critiques.
Né en mai 1968 à Bronte, banlieue balnéaire de Sydney, M. Morrison est le cadet de deux enfants dont les parents animaient des programmes religieux pour les jeunes.
M. Morrisson s’est toujours décrit lui-même comme un membre actif de son église. C’est d’ailleurs par la religion qu’il a rencontré Jenny, avec laquelle il s’est marié à 21 ans. Le couple a deux enfants.
Après avoir longtemps travaillé dans le secteur du tourisme en Australie et en Nouvelle-Zélande, il est élu à la chambre des Représentants en 2007 dans une circonscription de Sydney.
Il avait attribué cette victoire « aux deux sources d’influence les plus importantes de ma vie: ma famille et ma foi ».
Après son année au ministère de l’Immigration, il est nommé en décembre 2014 aux Affaires sociales puis au Trésor après le « putsch » de Malcolm Turnbull en septembre 2015 contre Tony Abbott.
Il a dirigé l’économie à un moment où le gouvernement a bataillé pour renouer avec l’excédent budgétaire, tout en réduisant notamment l’imposition des petites entreprises.
Il passe comme étant beaucoup moins progressiste que M. Turnbull sur les questions sociales. Il s’est notamment opposé à la légalisation du mariage gay l’année dernière.
Mais il a aussi tenté d’adoucir son image en participant à la télévision à une émission de cuisine impliquant des hommes politiques.
 
afp

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