C’est avec une grande tristesse que les membres du Cercle National des Combattants ont appris la mort de leur frère d’arme, le Commandant Hélie Denoix de Saint Marc.
Sa mort devrait permettre (et bien sûr ce ne sera pas) à tous les scribouillards de France de se pencher sur le passé de notre pays, pour s’apercevoir enfin qu’il n’y a jamais eu tous les “bons” d’un côté et les “mauvais” de l’autre au moment de la trahison algérienne.
Hélie Denoix de Saint Marc a toujours choisi la voie de l’honneur et n’a jamais changé de camp.
Le sien était celui de la France, grande et fraternelle. Il fut l’un des tous premiers à entrer en résistance très jeune, à être déporté dans les pires conditions que l’on peut imaginer, à Buchenwald et au camp de travail de l’Angenslein. Tous ceux qui l’ont connu à cette époque en parlent comme d’un modèle, et ce malgré sa grande jeunesse. Rentré d’Allemagne à la fin de la guerre, résistant reconnu, déporté immatriculé, il s’abstint de faire du “résistancialisme” et laissa les bavards et les affabulateurs à leurs élucubrations.
C’est jeune officier qu’il partit en Indochine avec la Légion Étrangère qui devint sa véritable famille, où comme bien d’autres il trouva des hommes de valeur prêts à verser leur sang si la France le leur demandait… Bien sûr, elle le leur demanda… et ils tinrent leur promesse jusqu’à Dien Bien Phu… jusqu’aux camps de la mort Viet Minh. Denoix de Saint Marc connut en effet les camps de M. Ho Chi Min et de M. Giap… où la mortalité fut supérieure aux pires camps de la mort nazis.
Comme tous ses frères d’arme de tout le corps expéditionnaire d’Indochine qui avaient donné leur âme à ce territoire fabuleux d’Extrême Orient, il ne put admettre la “débandade gouvernementale” qui contrastait avec la tenue exemplaire du corps expéditionnaire, et ce jusqu’à la fin totale et son départ. Ce qui comptait le plus pour lui et pour ses camarades, c’était l’abandon de tous ces hommes de l’Indochine française, Viet Nam, Laos, Cambodge, qui s’étaient rangés à nos côtés et que nous abandonnions aux mains des épurateurs marxistes, tout comme les catholiques du Tonkin.
C’est dans cet état d’esprit que, comme ses amis, de retour au pays natal il est parti en Algérie bien décidé à ne pas laisser accomplir les erreurs que nos gouvernants n’avaient pas hésité à commettre en Asie, et à ne plus rouler nos drapeaux.
Là aussi il tint parole, et quand le général De Gaulle trahissant ses engagements… trahissant les partisans de la France… trahissant toutes les populations… juives, chrétiennes, musulmanes, fit la part belle aux assassins du FLN qui ne représentaient qu’une minorité des populations algériennes … Hélie Denoix de Saint Marc franchit le Rubicon.
Arrêté, incarcéré, comme des milliers d’autres… sa déclaration devant les juges stipendiés de l’époque suffit à justifier le geste de tous les soldats “perdus”…
« On peut demander beaucoup à un soldat, en particulier de mourir, c’est son métier ; on ne peut lui demander de tricher, de se dédire, de se contredire, de se renier, de se parjurer. »
Merci mon Commandant pour ces paroles claires… nettes… précises… Elles résument pour l’Histoire… les raisons morales de notre “indiscipline”… après des années d’obéissance.
Au revoir mon Commandant. Tous ceux qui vivent encore feront en sorte que la jeunesse de France honore votre mémoire qui représente celle de tous ceux qui n’ont jamais désespéré de la France.
Le Cercle National des Combattants sera présent en la personne de son vice-président, le Colonel Verger, et son drapeau national.
Roger HOLEINDRE
Président du Cercle National des Combattants
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