Suède: victoire de la gauche et poussée de l’extrême droite aux législatives

15 Sep 2014 | Revue-de-Presse | 0 commentaires

Les Démocrates de Suède (SD) deviennent le troisième parti du pays avec quelque 13,0% des voix, contre 5,7% il y a quatre ans.
C’est un nouveau triomphe pour leur président, Jimmie Åkesson, 35 ans, qui a fait de cette formation anti-immigration, autrefois marginale dans l’électorat, une force qui compte.
La présidente du FN Marine Le Pen est arrivée largement en tête dans le Nord-Ouest « Nous sommes tout à fait les maîtres du jeu maintenant », a-t-il déclaré. « Il est évident qu’ils [les autres partis] devront nous prendre en considération désormais (…) Il faut gouverner ce pays, et ce sera difficile s’ils ne sont pas prêts à nous parler ». Vaincu après huit ans au pouvoir, le Premier ministre Fredrik Reinfeldt a reconnu sans tarder sa défaite. « Le peuple suédois a pris sa décision. Par conséquent, je présenterai demain [lundi] ma décision », a-t-il dit à ses partisans.
« Ce que nous voyons, c’est un parti des Démocrates de Suède qui s’implante dans le paysage politique », a déploré son ministre des Affaires étrangères Carl Bildt, interrogé par l’agence de presse TT.
Les Démocrates de Suède restent frappés d’ostracisme par les sept autres partis du Riksdag (parlement), qui ont exclu de discuter avec eux.
La progression de ce parti rappelle celle d’autres formations d’extrême droite ou de droite populiste en Europe, comme Ukip en Grande-Bretagne, qui siège dans le même groupe au Parlement européen, le Front national en France et le Parti populaire danois.
Selon des projections de la télévision publique SVT, ils passeraient à 47 députés contre 20 auparavant.
Les sociaux-démocrates, les Verts et le Parti de gauche en auraient 160, et les quatre partis de centre droit 142.
– Mécontentement –
« C’est agréable de voter pour un changement dans la vie politique suédoise », avait déclaré M. Löfven à la presse après avoir glissé son bulletin dans l’urne à Stockholm dans la matinée. Il devrait s’exprimer en toute fin de soirée.
Le probable nouveau dirigeant de la Suède devrait profiter de la bonne santé de son économie et de ses finances publiques. Mais les tractations pour composer son équipe gouvernementale s’annoncent déjà complexes avec ses deux alliés naturels, les Verts et le Parti de gauche, sur des sujets sensibles comme la défense, l’énergie nucléaire et l’urgence qu’il y aurait à défaire les réformes du gouvernement précédent.
Les Verts et le Parti de gauche n’ont même pas dit clairement s’ils avaient envie de portefeuilles ministériels.
Le mécontentement que traduit le vote pour les Démocrates de Suède est un autre défi de taille pour M. Löfven, porté à maintenir la généreuse politique d’immigration qui devrait attirer plus de 80.000 réfugiés en Suède cette année, pour une population de 9,7 millions d’habitants.
Les électeurs des SD sont des Suédois qui se sentent abandonnés par les partis traditionnels et qui n’apprécient pas le consensus en faveur de l’immigration de mise à Stockholm.
« Fondamentalement, ils sont issus des classes populaires, de tous âges, et des hommes pour les deux tiers », relève Anders Sannerstedt, politologue qui les a étudiés. « Ce ne sont pas des exclus, ce sont des Suédois ordinaires ».
Ce parti des Démocrates de Suède a pour particularité de siéger au milieu de l’hémicycle, se revendiquant par exemple partisan d’une protection sociale forte pour les ménages défavorisés, mais étant plutôt conservateur sur les questions de société. Björn Söder, le président de son groupe parlementaire, l’a décrit comme « social-conservateur ».
Le parti Initiative féministe, très à gauche, ne pourra pas entrer au Parlement, en récoltant 3,1% des voix, sous les 4% nécessaires.
afp

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