Le 14 juillet est bien une fête nationale. Mais elle n’est pas le seule.

13 Juil 2020 | Editorial | 0 commentaires

Par Jean-François Touzé, Délégué général du PdF

Le 6 juillet 1880, sur proposition du député Benjamin Raspail, l’Assemblée nationale décidait de faire du 14 juillet le jour officiel et unique de la fête nationale.

Contrairement à ce que beaucoup pensent et ce que voulut faire croire la République triomphante, ce choix ne fut pas dicté par une volonté de rendre hommage à la relativement consensuelle et nationale fête de la Fédération, puisque l’année de référence — 1789 ou 1790 — ne fut pas spécifiée dans le texte de la loi afin de permettre aux libéraux-conservateurs de se rallier à cette décision. C’est pourtant bien le souvenir de la prise de la Bastille, de l’émeute sanglante orchestrée par les révolutionnaires anti-Tradition, anti-monarchie, anti ordre naturel et surtout anti-Dieu qui était ainsi honoré par une décision dont la signification profonde ne doit pas être sous-estimée.

Ce rappel institutionnel d’un événement qui ne fut que le commencement de l’ébranlement national et du chaos des consciences nous est, à nous nationalistes, douloureux.

D’autres dates illumineraient notre fierté patriote et contenteraient nos aspirations françaises, historiques comme spirituelles: le baptême de Clovis à Reims, bien sûr, mais celui-ci ayant eu lieu un 25 décembre ne saurait convenir; le 15 août, longtemps fête nationale par la volonté de Louis XIII et la consécration de la France à Marie; le 8 mai, jour de la libération d’Orléans et fête de Jeanne d’Arc; ou même le 2 décembre, matin glorieux du soleil d’Austerlitz.

Pour autant, dans l’esprit national, le 14 juillet étant devenu, nolens-volens, la fête de l’unité française au même titre que la Marseillaise — chant révolutionnaire mais aussi chant militaire et authentiquement guerrier, symbole de la persistance au delà des âges et des régimes, de la furia francese — ou le drapeau tricolore (on sait ce que valut à la France le refus du comte de Chambord de se rallier au Bleu Blanc Rouge…) sont devenus les marques sigillaires de notre Nation.

Ce 14 juillet 2020, alors que Macron a supprimé le défilé militaire, hommage national à ceux qui servent aujourd’hui mais aussi à tous ceux qui sont tombés pour la France dans des guerres continentales fratricides ou des conflits lointains, nous devons, en pensée aujourd’hui, activement demain, unir nos forces sans nous laisser diviser ni par la nostalgie ni par les querelles dogmatiques ni par les divisions de l’Histoire depuis longtemps transcendées dans les tranchées de 14-18.

Rappelons que le 14 juillet 1941 fut célébré avec la même émotion nationale aussi bien à Vichy (« En pensant à nos morts, à nos soldats prisonniers, à nos ruines, faisons de ce jour un moment de méditation et de recueillement » invitait le Maréchal) qu’à Londres où De Gaulle passait en revue ses encore maigres troupes ou à Alger, et qu’il en fut ainsi pendant les quatre années suivantes, en France occupée comme ailleurs, dans un monde embrasé où de nombreuses et diverses « parts de notre honneur militaire » furent engagées et détenues par ceux qui, à l’ouest, au sud ou à l’est, se battaient comme l’écrira plus tard un grand écrivain mort un 6 février, « sous uniforme français ou sous des draps étrangers ».

Pour nous, habités d’une vision sacrée de ce qu’est la continuité historique de la France, le 14 juillet est bien devenue, par la force des choses et la résilience de notre souche ancienne, une fête nationale. Notre fête nationale. Pas celle des pics de la Bastille et de leurs têtes coupées dont celle du gouverneur De Launay, pas celle des bonnets phrygiens, pas celle des sombres arcanes où est née la République, pas celle des soûlards et des racailles qui envahissent chaque année les Champs Elysées.

Non! Celle de la France immortelle qui sait que le faisceau du licteur ne s’oppose pas nécessairement à la fleur de lys.

Celle de la France charnelle ; celle des bals populaires et des rues pavoisées de notre enfance; celle des feux d’artifices et de l’éblouissement de nos familles; celle des prises d’armes et des monuments aux morts fleuris. Celle des Te Deum de jadis quand la France, même républicaine et laïque, venait encore se réchauffer dans les nefs de ses Cathédrales au rayonnement de notre gloire et au souffle de Celui qui l’avait permise.

Celle de notre peuple à relever, celle de notre Armée à reconstruire, celle de notre Terre et de nos morts à célébrer, celle de notre destin à accomplir.

Et rien ne nous empêchera, par ailleurs, demain, quand nous serons aux responsabilités d’instituer ou de rétablir, en plus du 14 juillet, d’autres fêtes nationales conformes à la plénitude de notre histoire identitaire.

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