Le mythe de l’appel du 18 juin

20 Juin 2025 | Non classé | 0 commentaires

Chaque année, la République célèbre l’appel du 18 juin 1940 comme l’acte fondateur de la Résistance française. Pourtant, il est temps de confronter ce récit officiel à la réalité historique : personne ou presque n’a entendu cet appel à l’époque.

Le 18 juin 1940, un officier peu connu du grand public, Charles de Gaulle, s’exprime depuis Londres sur les ondes de la BBC. Ce discours, diffusé en fin de soirée, n’est pas enregistré, ni relayé par la presse française du lendemain. Le public français, plongé dans la débâcle et soumis à la censure, n’a alors aucun moyen réel de l’entendre. Même à Londres, l’intervention passe largement inaperçue.

Ce n’est que rétrospectivement que cet appel deviendra un symbole, grâce à une construction mémorielle habile et une propagande gaullienne maîtrisée. De Gaulle, après la guerre, s’est employé à magnifier son geste pour imposer l’idée d’une France résistante.

Ce phĂ©nomène prendra le nom de « mythe rĂ©sistancialiste » : une vision embellie et consensuelle, construite après-guerre pour redorer le blason national et pour permettre Ă  de Gaulle de lĂ©gitimer son autoritĂ© politique, tout en marginalisant les autres composantes de la RĂ©sistance, notamment les mouvements nationalistes de l’Ă©poque.

La vĂ©ritĂ© historique est plus nuancĂ©e : si les Allemands ont quittĂ© la France, ce n’est pas grâce au grand Charles, mais bien parce que l’ArmĂ©e rouge a enfoncĂ© le Reich Ă  l’est en approchant de plus en plus ses chars soviĂ©tiques de Berlin. Le D-Day et les forces alliĂ©es ont ouvert un front Ă  l’Ouest, mais c’est bien la poussĂ©e soviĂ©tique Ă  l’Est qui a Ă©tĂ© dĂ©cisive. De Gaulle, loin d’être un acteur majeur de la LibĂ©ration, n’a d’ailleurs pas Ă©tĂ© invitĂ© Ă  la confĂ©rence de Yalta (fĂ©vrier 1945), oĂą Churchill, Roosevelt et Staline ont dessinĂ© l’Europe d’après-guerre, preuve de son poids diplomatique limitĂ© Ă  l’époque.

Ce communiqué ne vise pas à nier le courage de certains résistants français, ni à diaboliser de Gaulle, mais à questionner une version trop souvent hagiographique de l’Histoire, utilisée pour forger une mémoire nationale commode, au détriment de la complexité des faits.

Il est temps de regarder notre Histoire avec lucidité, et de distinguer les faits des récits. Le 18 juin a été un moment symbolique, mais ce symbole a été fabriqué après coup. La Résistance n’a pas commencé avec un micro à Londres mais dans les choix silencieux, dangereux, souvent isolés, de milliers de Français longtemps ignorés par les discours officiels.

Le Parti de la France se battra toujours pour la vérité historique, sans fard ni légende dorée. Notre Histoire est déjà riche et digne de fierté, par la bravoure réelle de ceux qui ont combattu et souffert, et par la complexité de notre destin national. Mais elle ne doit pas être artificiellement embellie pour servir des intérêts personnels ou politiques. La vérité, rien que la vérité : c’est notre devoir envers le passé et envers les générations à venir.

Alexandre Hinger – Directeur de la communication du Parti de la France

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