Lettre ouverte à Monsieur Samuel Hazard, Maire de Verdun.
Monsieur le Maire,
Je ne vous prends pas en traître.
Je vous écris cette lettre ouverte, faisant suite à la précédente où je vous annonçais avoir saisi l’IGPN pour des faits survenus samedi dans votre commune, afin que vous soyez parfaitement informé de ce qui va arriver.
Vous considérez manifestement que toute contestation de votre action municipale relèverait de la « nostalgie de Vichy » ou d’une “extrême droite” illégitime. Je vous annonce que vous allez découvrir, pour la première fois de votre vie, ce qu’est une véritable opposition municipale.
Dans les prochains mois, je lancerai une campagne de recrutement d’opposants locaux. Je diffuserai, sur les supports autorisés, un visuel reprenant une photographie de vous, libre de droit, associée au slogan :
« Ton maire est mauvais ? Deviens maire à sa place en scannant le QR code ! »
Ce QR code renverra vers un formulaire permettant aux habitants de s’engager pour constituer une liste d’opposition municipale. Je me chargerai personnellement de la direction et de la coordination de cette campagne.
La même démarche sera engagée à Neuves-Maisons à l’égard de votre collègue socialiste.
Que vous soyez réélus ou non, vous aurez désormais en face de vous des élus d’opposition déterminés, présents en séance, et parfaitement au courant de leurs droits. J’y veillerai et je rédigerai personnellement leurs fiches.
Je vous indique très clairement que, si nous siégeons dans les conseils municipaux, je ferai ABSOLUMENT TOUT ce que le droit offre à une opposition pour vous contrôler et vous contester, dans le strict cadre de la loi :
– intervenir systématiquement en séance sur les délibérations importantes, pour exiger des explications précises sur vos choix ;
– demander, dès que possible, des votes nominatifs, afin que chaque élu de votre majorité assume publiquement ses positions ;
– déposer des amendements sur les délibérations clés (budget, subventions, conventions) pour vous obliger à vous justifier point par point ;
– utiliser à fond le débat budgétaire pour contester vos priorités, en examinant et en discutant les dépenses ligne par ligne ( je dors 4 heures par nuit ) ;
– déposer des vœux et motions d’opposition sur les questions de sécurité, de fiscalité, d’urbanisme ou de politique locale, afin de vous obliger à vous positionner clairement ;
– exercer pleinement le droit à l’information des conseillers municipaux (article L.2121-13 du CGCT), en demandant communication de tous les documents nécessaires : contrats, marchés publics, études, conventions, rapports ;
– obtenir et analyser les marchés publics et contrats importants (communication, études, délégations de service public), pour en révéler les faiblesses, les coûts excessifs ou les incohérences ;
– déposer des questions écrites régulières pour obtenir des réponses sur la sécurité, les dépenses, les subventions, la gestion du personnel et les choix d’urbanisme ;
– demander l’inscription de points à l’ordre du jour, chaque fois que le droit le permet, pour contraindre la majorité à débattre de sujets qu’elle préfère éviter ;
– saisir le préfet chaque fois qu’une délibération ou une décision semblera irrégulière, en lui demandant d’exercer son contrôle de légalité ;
– engager des recours devant le tribunal administratif contre les délibérations et décisions que nous estimerons contraires au droit, pour les faire annuler ou retarder ;
– alerter la Chambre régionale des comptes sur les irrégularités de gestion ou les dérives financières que nous constaterions ;
– surveiller la communication municipale (journal, site, réseaux) pour dénoncer toute dérive de propagande financée par l’argent public ;
– exiger et utiliser pleinement les espaces d’expression réservés à l’opposition dans les supports municipaux, afin d’y exposer, noir sur blanc, tout ce que votre majorité ne veut pas voir discuté ;
– rendre publiques, à chaque fois, toutes les informations gênantes que nous aurons obtenues : rapports, études, chiffres, décisions, par le biais de communiqués, de réunions publiques et des réseaux sociaux ;
– être présents à toutes les réunions publiques, inaugurations et manifestations officielles pour poser les questions embarrassantes que personne ne vous pose ;
– rencontrer régulièrement les habitants, commerçants, associations, pour recueillir leurs doléances et les porter officiellement en conseil municipal ;
– structurer une véritable équipe d’opposition, avec des référents par thème (finances, urbanisme, écoles, sécurité, culture) qui suivront vos dossiers à la trace ;
– utiliser les réseaux sociaux locaux pour rendre compte de chaque séance, de chaque vote, de chaque dépense contestable, afin que les électeurs sachent précisément comment vous gérez leur commune ;
– contester les irrégularités de forme (délais, documents incomplets, convocations) en les signalant en séance, en les consignant au procès-verbal et, si nécessaire, en les attaquant devant le juge ;
– refuser les unanimités de confort : nous n’accorderons ni blanc-seing ni approbation de principe à vos choix ; chaque vote de notre part sera réfléchi, expliqué, assumé ;
– demander la captation vidéo et la diffusion intégrale des conseils municipaux, et dénoncer publiquement tout refus de transparence en la matière.
La première chose que nous exigerons sera un audit précis des finances communales et des principaux contrats : nous demanderons des explications publiques, ligne par ligne, sur l’usage de l’argent des contribuables.
Et, par principe, nous utiliserons pleinement notre droit de vote et de parole pour nous opposer à vos choix politiques chaque fois que nous les jugerons contraires à l’intérêt de la commune et de ses habitants.
Vous revendiquez la défense de la République. Nous revendiquerons, nous, l’usage intégral des droits que la République reconnaît à l’opposition municipale : contrôle, transparence, contradiction et préparation d’une alternance.
Je n’ai pas l’intention de vous insulter ; j’ai l’intention de vous opposer une résistance politique méthodique, jusqu’au bout de ce que la loi permet.
Plus familièrement, vous gouterez à votre propre médecine… républicaine.
PS : bien sûr, c’est en admettant que vous soyez réélu.
Pierre-Nicolas Nups – Secrétaire général du Parti de la France




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